Dans un revers pour le secteur dynamique du logement, les États-Unis ont connu une légère baisse des ventes de maisons unifamiliales neuves en juin, après une poussée triomphale pendant trois mois consécutifs. La tendance générale reste cependant résiliente, soutenue par la demande persistante tirée par une pénurie importante de logements d’occasion. Le département du Commerce a signalé une baisse de 2,5% des ventes de maisons neuves, ce qui correspond à un taux annuel désaisonnalisé de 697 000 unités pour juin. Cela fait suite au taux de vente légèrement révisé de 715 000 unités en mai, une baisse notable par rapport aux 763 000 unités précédemment signalées, marquant le rythme de vente le plus élevé depuis février 2022.
Le conseiller économique principal chez Brean Capital, Conrad DeQuadros, postule que les données confirment un rebond de l’activité immobilière. Il cite une augmentation constante de la moyenne des ventes sur trois mois depuis novembre 2022. Les attentes antérieures des économistes prévoyaient un taux légèrement plus élevé de 725 000 unités. Les ventes de maisons neuves, qui constituent une part mineure des ventes totales de maisons aux États-Unis, servent de premier baromètre pour le marché du logement car elles sont comptabilisées à la signature d’un contrat. Malgré une volatilité d’un mois à l’autre, les ventes de juin sur une base annuelle ont affiché une augmentation impressionnante de 23,8 %.
Le déficit de logements existants, proche des creux historiques, et la demande pour certains biens ont poussé les acheteurs potentiels vers les maisons neuves, stimulant ainsi la construction résidentielle. Cette tendance est encore alimentée par les propriétaires qui sont moins enclins à vendre, étant donné que leurs prêts hypothécaires ont des taux inférieurs à 5 %. Les données actuelles de la Mortgage Bankers Association indiquent un taux légèrement inférieur à 7 % pour la populaire hypothèque fixe de 30 ans.
Cette pénurie de stocks fait grimper les prix des maisons, renversant une tendance à la baisse ou à la stagnation observée plus tôt dans l’année alors que la hausse des taux hypothécaires incitait les acheteurs à hésiter. L’Association nationale des constructeurs d’habitations indique que moins de constructeurs ont recours à des incitations telles que des baisses de prix pour stimuler les ventes. Malgré la stabilisation du marché du logement, la reprise pourrait être retardée en raison de la hausse des taux hypothécaires et de la nouvelle appréciation des prix des logements.
La Réserve fédérale devrait relever les taux d’intérêt de 25 points de base, après un coût d’emprunt stable en juin. Depuis mars 2022, la banque centrale américaine a relevé son taux directeur de 500 points de base. Le marché financier a connu un léger ralentissement avec la baisse des transactions boursières de Wall Street et une baisse du dollar par rapport à un panier de devises. Les prix du Trésor américain ont cependant augmenté. Les économistes expriment leur inquiétude quant à la possibilité que la Réserve fédérale fasse grimper encore les taux d’intérêt, stimulée par la revitalisation du marché du logement, une décision qui, selon certains, pourrait être préjudiciable.
Ils soutiennent qu’il reste un vaste pipeline de maisons, en particulier d’unités multifamiliales, à terminer. Si une récession économique survient, accompagnée de pertes d’emplois importantes et d’une augmentation des impayés hypothécaires, cela pourrait forcer les propriétaires à vendre et, par conséquent, augmenter l’offre. En juin, les ventes de logements neufs ont augmenté de 20,6 % dans le Nord-Est et de 4,3 % dans le Sud densément peuplé. À l’inverse, l’Ouest a connu une baisse de 13,9 %, tandis que le Midwest a chuté de 28,4 %.
Le prix médian des maisons neuves a été rapporté à 415 400 $, indiquant une baisse de 4,0 % par rapport à il y a un an, tandis que le prix moyen oscillait autour de 500 000 $. Il y avait 432 000 nouvelles maisons disponibles sur le marché à la fin juin, légèrement en hausse par rapport aux 429 000 de mai. Les maisons construites constituaient 60,2 % de l’inventaire, tandis que les maisons à démarrer représentaient 23,1 %. Sur la base du rythme des ventes de juin, il faudrait environ 7,4 mois pour épuiser l’offre de maisons sur le marché, une légère augmentation par rapport aux 7,2 mois de mai.